Made in France !
La XIe édition du salon Made in France s’est tenue il y a quelques semaines porte de Versailles, réunissant artisans et producteurs français. Plus de 100 000 visiteurs y ont participé avec passion. Dans ce même élan, ARMOR GROUP a annoncé la construction en région nantaise d’une nouvelle usine de composants pour batteries et sa prise de participation de 20% dans le capital déjà investi d’Holosolis, dont l’usine située en Moselle deviendra la plus grosse production de panneaux solaires en Europe. Ce projet dont le montant total de l’investissement sera à terme porté à 710 M€, permettra de produire à plein régime, à partir de 2027, une capacité de 5 gigawatts par an, ce qui équivaut aux besoins énergétiques d’un million de foyers et à 8% des importations européennes de modules photovoltaïques. Cette usine créera 1 700 emplois.
Le salon Made in France, tout comme cette annonce, font partie de la longue liste des événements et investissements économiques du quotidien, ce dont je me réjouis, puisque à mes yeux ils ont un impact fort sur notre souveraineté et nos emplois.
Reprenant les propos tenus récemment par Arnaud Montebourg, « Un pays qui ne produit pas est dans la main de ceux qui produisent. C’est une perte de liberté. ». C’est également un abandon de nos territoires : des villes et des villages abandonnés par manque d’usines, de travail et donc d’emplois. En ce sens, le plan d’investissement France 2030 lancé par le gouvernement est une bonne chose. Bien sûr, l’économie française ne doit pas se réduire à produire en France. Notre rayonnement international, par nos productions en Inde, aux États-Unis ou en Chine est tout autant indispensable. Mais attention à ne pas répéter l’immense erreur de jugement d’Alcatel en 2001, qui prônait de développer des entreprises sans usines en produisant nos composants industriels en Chine ! Le résultat : 120 usines — la majorité — du groupe Alcatel ont été fermées. La conséquence de ce modèle aujourd’hui : notre industrie ne représente que 12% du PIB français contre 17% en Italie et 21% en Allemagne.
L’autre priorité est sociale. Même si on peut considérer qu’un emploi à l’étranger a autant de valeur qu’un emploi en France, la priorité, quand cela est possible en termes de coûts salariaux, est d’investir dans les territoires qui nous sont confiés, donc en France, plutôt qu’en dehors. L’impact carbone d’une production locale est par ailleurs bien meilleur qu’en important nos produits loin de nos bases, depuis l’Asie ou les Amériques. Réindustrialiser la France fait partie selon moi des priorités actuelles pour construire une économie plus écologique et stabiliser, dynamiser, apaiser les relations sociales dans notre pays. Alors en avant !